9 iéme Symphonie de Mahler superlative

CRITIQUE, concert. TOULOUSE, Halle-aux-Grains, le 8 dec 2022. MAHLER.  Symphonie 9. Orch. Phil. de Radio France. M.W. Chung.

Une neuvième de Mahler idéale

Les Grands Interprètes ont invité le chef coréen Myung-Whun Chung à la tête d’un orchestre qu’il connaît bien pour l’avoir dirigé longtemps (de 2000 à 2015), le Philharmonique de Radio-France.

Ces retrouvailles dans la musique de Mahler semblent être un moment apprécié du chef comme de l’orchestre. L’osmose a été totale. Dirigeant sans baguette entièrement absorbé par cette vaste symphonie testamentaire, le contact avec l’orchestre a été profond. Le public a vécu un moment d’une rare intensité. Péché véniel que ces applaudissements après les mouvements. Le dernier long silence après les dernières notes de la symphonie imposé par le chef a signé le charisme intense du chef en ses grands soirs. 

Le premier mouvement a débuté dans un grand mystère et s’est développé avec un art des phrasés surnaturel. La beauté des soli instrumentaux bien souvent dans de périlleuses nuances piano a semblé sortie de rêves. La moquerie, l’impertinence dans le deuxième mouvement ont vraiment marqué un contraste absolu avec l’élégance de l’andante. Typiquement mahlerien ce choc a apporté une vie incroyable. Le rondo avec ses traits rapides a été dirigé avec une grande précision et quelque chose de jubilatoire. Là aussi le contraste a été très réussi. Les instrumentistes se distinguent par une facilité incroyable. Les plans parfaitement organisés et d’une lisibilité totale ont permis de véritablement déguster un grand orchestre auquel rien n’est impossible. Le final débute avec une plainte des violons fortissimo dont la puissance a véritablement enveloppé l’auditeur provoquant une émotion très particulière à la fois d’une profonde tristesse et pleine d’espoir. La manière dont Myung-Whun Chung phrase tout ce mouvement tient du miracle, c’est à la fois large, puissant et bienveillant. Cette humanité transfigurée est d’une telle beauté que l’auditeur se sent transporté ailleurs, loin, très loin… passant d’une musique à la dimension cosmique au plus intime  solo de violon, puis au silence. Nathan Mierdl en violon solo est angélique. Myung-Whun Chung fait du silence final le point d’orgue de la symphonie et retient dans un souffle, musiciens et public pour un moment mystique. Les nuances infimes, les silences habités, les couleurs infinies, la puissance cosmique de tout l’orchestre, tout a été d’une incroyable perfection orchestrale et se rappellent à nous dans ce silence bienheureux. Mahler dans sa dimension si humaine est ici comme réincarné et devient très proche.

Myung-Whun Chung est un très, très grand chef et le Philharmonique de Radio France un orchestre absolument somptueux. Ce soir nous avons vécu un très grand concert et Mahler a été exaucé en ses contrastes les plus inouïs.

Photo DR

La satisfaction du chef a semblé totale et le public a exulté. De longs applaudissements ont salué cette interprétation exceptionnelle.

Hubert Stoecklin

Critique.  Concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, le 8 décembre 2022. Gustave Mahler (1860-1911) : Symphonie N°9. Orchestre Philharmonique de Radio-France. Myung-Whun Chung, direction.

crédits photos : © Jean-Francois Leclercq

Lien vers Mahler 9 : https://youtu.be/7NKvBNliyN8

Tiago Rodrigues réveille fortement son public : Catarina et la beauté de tuer des fascistes est une bombe à retardement !

Critique. Théâtre. Toulouse. Théâtre de la Cité, le 7 décembre 2022. Tiago Rodrigues : Catarina et la beauté de tuer des fascistes.

Une pièce particulièrement puissante qui bouscule le public.

Tout commence avec les lumières de salle allumées et finira de même. Tout le reste de la pièce sera frontal avec la salle sombre. Tiago Rodrigues construit sa pièce avec rigueur. Il déploie toutes les manipulations théâtrales avec notre accord en ce qui concerne les deux premières heures du spectacle, mais la dernière demi-heure fera polémique. Dans la première partie nous regardons vivre une famille de manière classique avec des moments drôles, lourds, pénibles, des crises et des embrassades. Le choc des générations, les jalousies, les amours, les haines. Pourtant cette famille a deux particularités très importantes.

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La photo de famille

Le plus immédiat pour le spectateur est cette manière de tous et toutes se nommer Catarina et de porter une robe. Tout ceci afin de rendre hommage, de faire disparaître toute dimension personnelle face à l’acte fondateur de cette terrible tradition familiale qui va être questionnée par la pièce avec beaucoup d’intelligence et de profondeur. Est-ce un traumatisme rejoué, une vengeance assumée de manière transgénérationelle, un acte politique, un secret partagé, une obligation qui scelle l’amour familial ? Un peu de tout cela au final. La Catarina dont il est question a existé et le village de l’action était le sien, un certain jeu avec la vraisemblance existe donc pour les portugais. Les faits nous seront lus durant la pièce comme un catéchisme. Il s’agit d’une lettre dictée par l’aïeule. Elle a tué devant ses enfants son mari. Car ce dernier n’a pas réagi lorsque Catarina a été tuée de trois balles dans le dos. Et elle somme sa descendance de se réunir dans la maison familiale chaque année pour exécuter un fasciste.  Le Tabou du Parricide n’est pas nommé, il est rejoué chaque année, à date fixe : un fasciste est enlevé et tué lors des retrouvailles dans la maison de famille. Freud a bien expliqué combien c’est le groupe qui permet de réaliser un crime en partageant la responsabilité. Par ce partage le crime n’est plus ignoble et l’interdit est levé. Ce jour nous attendons avec la famille une « Catarina » meurtrière dont c’est l’accès à la « majorité ».  La petite fille ainée va accéder au stade supérieur par son premier meurtre de fasciste.  Cet homme est présent sur scène et va constamment en position soumise, être déplacé sans jamais prendre la parole, répondant aux questions par des hochements de tête. Cette présence muette et embarrassante va peser de plus en plus au public.

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Le fasciste réduit au silence

 Il y a dans cette famille des moments succulents : la recette des pieds de porc, les jalousies entre les frères et sœurs, la querelle mère-fille sous prétexte d’un pull donné-repris, l’argent entre frères et sœurs avec l’éternel fauché, le véganisme adolescent face aux vieux mangeurs de viande, le vol des hirondelles, la photo de famille, l’ado qui a rivé ses écouteurs sur ses oreilles …

Les très beaux décors de paravents en bois et d’estrades sont déplacés à vue par les comédiens. Tout du long une vraie complicité théâtrale se crée entre le public et les comédiens. Le texte est brillant, le jeu subtil.

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la noirceur

Un moment fort advient lorsque la jeune femme désignée ne peut tuer. Elle lâche l’arme qu’elle a dans la main et admet de pas pouvoir, ni vouloir tuer. En se désolidarisant du groupe elle le fait éclater.

la préparation au rite de passage

Les disputes sont terribles et chaque membre de la famille va finir par être abattu sans que nous sachions clairement qui tire. Serait-ce la symbolique de la destruction du groupe familial par la conscience réveillée de l’une d’elle ? Peut-être un drone qui viendrait sauver l’homme politique ? Tout est possible, chacun aura son hypothèse. Tous les membres de la famille sont à terre. Et c’est alors que le coup de théâtre au sens propre et figuré advient. La salle est illuminée, le comédien silencieux se dresse et harangue la foule. Les membres de la famille se relèvent un à un et se groupent en silence, écoutant l’orateur, puis également la salle avec des regards inquiets. Dans un premier temps l’orateur parle de liberté de fort belle manière, un certain accord se crée, ça semble bien commencer … mais au bout de quelques minutes il n’y a plus de doutes c’est un discours fasciste très bien organisé, huilé et intelligent, tout à fait abominable qui avance comme un rouleau compresseur. La salle se cabre, des insultes fusent. Le comédien avec un panache rare résiste dans des conditions d’hostilité grandissante (le soir de la première). Il termine les 30 minutes de son terrifiant discours et quitte la scène « droit dans ses bottes » en criant Vive le Portugal ! Entre bronca et applaudissements les saluts se font dans un vacarme épouvantable !

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il y a de l’amour

Une partie du public a tout simplement, sous les coups du discours insupportable, oublié que ce n’est « que du théâtre » et non un meeting politique. Oubliant que le comédien joue un rôle et n’adhère pas à ce qu’il dit. Public tu t’es fait avoir en beauté !

Et à mon sens nous avons tous été manipulés.  Il y a clairement la naissance d’une horde de fascistes sur toute l’Europe. Et cela ne vient probablement pas de nulle part. Tiago Rodrigues nous permet d’y regarder de plus prêt. Il nous propose une hypothèse très dérangeante : n’y a-t-il pas du totalitarisme dans la « famille des Catarina » ? Les individus ne pensent plus mais se soumettent au nom de l’amour à des idées toutes faites. N’est-ce pas cette absence de pensée, de dialogues, d’argumentations, de controverses amicales, de respect des avis différents qui participe à la création d’esprits soumis. Individus qui ne réagissent plus à l’injustice, se rangent derrière un chef comme ils ont suivi les directives des parents, ici une matriarche. A croire qu’il n’y a point de salut hors de la famille, le danger vient toujours de l’extérieur. Ainsi cette pièce en forme de fable des Catarina questionne ce qui se passe dans les familles qui ne pensent plus, même si le point de départ était une pensée audacieuse avec sa part de noblesse, comme chez l’aïeule.

Tiago Rodrigues tente de réveiller la pensée de son public, certains le souhaiteraient plus radical, pour ma part je trouve que cette manière élégante de monter sa pièce, l’intelligence du texte, la beauté des décors, la puissance de la musique permet de nous séduire, de nous manipuler afin de nous faire vivre des choses dérangeantes. Cela permet également d’aiguiser nos pensées, comme cette question sur la famille qui tue la pensée personnelle ou cette adhésion même de quelques minutes à un discours fasciste ; et surtout de prendre ce temps imposé pour écouter à défaut d’entendre 30 minutes durant ce que jamais nous n’irions écouter alors que nous nous croyons ouvert d‘esprit… Tout ce paradoxe est douloureux.

Quelle soirée ! Quelle pièce !!  Ce théâtre qui amène à penser si fort est une bénédiction !!!

Hubert Stoecklin

Critique. Théâtre. Tiago Rodrigues : Catarina et la beauté de tuer des fascistes. Pièce présentée au Théâtre de la Cité avec le Théâtre Garonne. Pièce en portugais, traduction de Thomas Resendes ; Surtitres de Patricia Pimentel. Théâtre de la Cité, le 7 Décembre 2022. Mise en scène et texte : Tiago Rodrigues ; Scénographie : F.Ribeiro ; Lumières : Nuno Meira ; Chef de chœur, arrangement vocal : Joao Henriques.  Avec : Isabel Abreu, Antonio Afonso Parra, Romeu Costa, Antonio Fonseca, Beatriz Maia, Marco Mendoça, Carolina Passos Sousa, Rui M. Silva. Durée 2h 30mn.

PHOTOS : Filipe Feirreira

Lien vers la production

Amandine Beyer et les Incogniti : une bulle de bonheur

CRITIQUE. Concert. TOULOUSE. Église Saint Gérôme, le 6 dec 2022.  VIVALDI. ALBINONI : Il mondo roverso. Gli incogniti. A.Beyer.

La bulle de bonheur créée par Amandine Beyer et les Incogniti.

La saison des Arts Renaissants offre depuis 40 ans aux Toulousains des concerts d’artistes rares, toujours fins musiciens, parfois un peu atypiques et que le public est ravi de découvrir. Cette saison des 40 ans est marquée par un lustre particulier. L’invitation faite par Jean-Marc Andrieu, le directeur artistique, à Amandine Beyer qu’il connaît bien, permet au public d’entendre tout simplement le plus beau Vivaldi du moment. Amandine Beyer a créé les Incogniti avec ses amis en 2006 et leur premier enregistrement en 2008 a été dédié à Vivaldi.  Ce CD a fait l’effet d’une bombe. La scie musicale représentée par les Quatre saisons de Vivaldi est redevenue une œuvre magique que nous n’avions jamais entendue ainsi. Sous leurs doigts, le succès a été total, public et critique. C’est cette magie qui perdure dans tout ce qu’ils font et tout particulièrement dans la musique de Vivaldi. Ils en sont à leur troisième enregistrement qui vient de paraître et dont le concert est une version ramassée.

Ce concert ouvre la joie, la lumière du soleil, la générosité et la beauté de chaque instant sous les voûtes froides de l’église Saint Gérôme. L’entente musicale entre les artistes illumine leur jeu souverain. Tout est élégance, légèreté, souplesse et danse dans ces concertos. Chaque musicien est un soliste de haut vol. Amandine Beyer règne par sa grâce et son sourire, son archer est un papillon, un oiseau libre dont le vol est magique.

Ce florilège de concertos propose des associations originales qui chaque fois sont merveilleusement interprétées. Le hautbois de Neven Lesage, est délicat et sensuel, ses longues phrases sont superbes et il semble planer dans les mouvements lents et s’envoler dans les notes virtuoses, rien ne le maintient au sol. Le violoncelle de Marco Ceccato est bonhomme et sensible. Quel étonnant dialogue avec Amandine Beyer dans le RV 544 « Il mondo rovescio » qui donne son nom à ce programme.  

C’est la fête de la joie, une bulle de bonheur dans laquelle le public venu nombreux s’est plongé avec délice et reconnaissance en ces temps troublés, oui ce soir c’est bien là le bonheur !

Hubert Stoecklin

Critique. Concert. Toulouse. Eglise Saint Gérôme, le 6 décembre 2022. Tomaso Albinoni ( 1671-1751) : Concerto a cinque con oboe en ré mineur op.9 n°2 ; Antonio Vivaldi (1671-1751 : Concerto en do majeur RV 114 ; Concerto pour violon et violoncelle en fa majeur RV 544 «  Il proteo ossia il mondo rovescio » ; Concerto pour violon en la majeur RV 344 ; Concerto pour violon et hautbois à l’unisson RV 543 ; Concerto pour violon en mi mineur RV 278 ; Concerto pour violon, hautbois et orgue en do majeur RV 554 ; Gli Incogniti : Neven Lesage, hautbois ; Vadym Makarenko, Alba Roca, violons ; Marta Paramo, alto ; Marco Ceccato, violoncelle ; Elias Conrad, théorbe ; Baldomero Barciela, violone ; Anna Fontana, clavecin et orgue ; Amandine Beyer, violon et direction.

Photos © : Honorato

Elisabeth Leonskaja maitrise le temps schubertien

Critique. Coffret de 8 CD. Intégrales des Sonates de Frantz SCHUBERT. Élisabeth LEONSKAJA, piano. Warner Classics.

Le Schubert de Leonskaja maitre du temps.

Voici un beau coffret qui ravira autant les amoureux du jeu sensible d’Élisabeth Leonskaja que ceux qui aiment le piano de Schubert. Pour ma part je fais partie des deux et ce coffret de l’intégrale de ses sonates me ravit.

Une écoute attentive de ce coffret m’a conduite à réécouter la compilation Schubert enregistrée de 1986 à 1997 qui regroupe les sonates tardives, les Impromptus et le Quintet la Truite. Cette écoute minutieuse m’a   fait faire une découverte intéressante. Certes le jeu de Leonskaja est égal en termes de perfection technique dans les deux coffrets. Il est d’ailleurs remarquable de constater le soin donné à ces derniers enregistrements : une restitution absolument impeccable et dans une belle prise de son. Car c’est un péché véniel de la grande artiste que de parfois, au concert, ne pas tenir cette technique avec autant de précision. Mais ce qui compte avec cette merveilleuse musicienne c’est la direction qu’elle imprime à la partition et le voyage dans lequel elle nous entraine. Dans ce tout nouveau coffret les dernières sonates de la D. 784 à la D. 960 ont été enregistrées en 2015 et les plus récentes en 2017. L’unité de la prise de son est parfaite, le piano sonne lumineux, précis et nuancé.

Il est paradoxal de parler de sonates de jeunesse pour les premières, Schubert est mort à 31ans ! Ses premières sonates sont certes un peu « beethoveniennes » mais déjà sonnent comme le Schubert des divines longueurs qui va advenir. Élisabeth Leonskaja avec beaucoup de délicatesse et une vision puissante les aborde comme des chefs d’œuvre à part entière. Voilà de bien beaux voyages que la pianiste d’origine russe nous offre. Comment ne pas céder au charme de l’adagio de la troisième sonate D.459. Le legato souverain, la tendresse et la simplicité évidente du jeu de la grande Leonskaja y font merveille.

Pour les sonates tardives, il n’y a pas de doute Élisabeth Leonskaja est un passeur hors pair qui aime Schubert et comprend l’infinie poésie contenue dans son piano. Depuis ces enregistrements des années 1990, en 30 ans, Élisabeth Leonskaja a assoupli considérablement son jeu sans abandonner sa parfaite technique. Le rebondi de certaines notes, la souplesse des phrasés, le coulé des nuances tout est plus souple, plus sensible. Et avec encore davantage d’évidence je ressens à l’écoute de ces très belles interprétations combien la grande dame du piano a percé un mystère particulier de la musique de Schubert. Il y a dans la musique de Schubert un rapport au temps particulier qui est merveilleusement offert au public dans ce coffret. La musique de Schubert joue avec le temps, les répétitions, les reprises, les développements sont nombreux, les moments de danse avancent autrement que les promenades, les accords martelés, les longues cantilènes ont chacun leur temps diversifié. Il y a un temps extérieur car l’espace, et la nature sont présents dans certaines sonates et un temps intime, des états d’âme douloureux ou heureux, des émotions pudiques comme de la joie extravertie de retrouvent dans d’autres mouvements. Les réminiscences et une certaine nostalgie jouent également beaucoup avec la notion de temps. Toujours le présent est fui et pourtant la musique est art du présent.

Ce paradoxe est admirablement résolu par le jeu subtil d’Élisabeth Leonskaja. Elle donne à chaque moment son rapport au temps exact et pourtant nous offre un temps suspendu dans le présent de son jeu. C’est subtilement troublant. Et je ne me lasse pas d’écouter ces sonates dans ces interprétations avec cette sensation du temps toujours différent et invariablement présent et cette musique qui avance vers la vie.  Un exemple fort me semble être l’Andantino sublime de la D. 959. Ce n’est pas une question de rubato ou de ralenti ou d’accélération. C’est autre chose, il me semble que c’est là l’un des secrets de la poésie infinie de la musique de Schubert qui sait si bien narrer et chanter la vie. Élisabeth Leonskaja nous fait partager sa belle découverte et nous rapproche de Schubert, si pressé de vivre intensément, comme conscient de sa mort proche.

CRITIQUE.ENREGISTREMENT. INTEGRALE DES SONATES DE FRANTZ SCHUBERT (1797-1828). WARNER CLASSICS. Enregistrements de 2015 et 2017. 8 CD. Code : 0 190296 287855.

Hubert Stoecklin