Le Requiem de Brahms sans frissons hélas…

Critique. Concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, le 15 octobre 2022. Johannes Brahms (1833-1897) : Ein Deutsches Requiem, Op.45. Sunhae Im, soprano ; Johann Kristinsson, baryton ; Chœur de l’Opéra National du Capitole, chef de chœur :  Gabriel Bourgoin ; Orchestre National du Capitole de Toulouse. David Reiland, direction.

Un petit Requiem en concert

Ein Deutsches Requiem de Brahms est une œuvre singulière qui n’a rien de comparable avec d’autres Messe des Morts. L’émotion qu’il dispense repose sur la sincérité avec laquelle il a été écrit et demande la même qualité chez les interprètes. Rien de démonstratif mais rien de retenu non plus.

David Reiland
David Reiland

Ce soir cet équilibre émotionnel n’a pas été trouvé. David Reiland dirige avec précaution et semble très soucieux du chœur. Il construit un équilibre sonore parfait évitant toute difficulté aux solistes comme au chœur. Chaque partie sera entendue comme il convient. Il y un vrai sens de l’équilibre des plans sonores chez le chef Belge. L’orchestre du Capitole est ductile sans engagement véritable ce soir. Le Chœur du Capitole est sonore, peu enclin aux nuances. Les sopranos n’ont pas la qualité angélique attendue avec des aigu forte assez durs et les basses trop discrètes n’apportent pas le réconfort habituel par manque de rondeur. Les solistes sont inégaux. Le jeune baryton Johann Kristinssohn a une fraicheur et une simplicité qui convient bien à son texte et sa ligne de chant est élégante. La soprano Sunhae Im a une voix élimée qui peine à rester stable. La difficulté de son chant, l’acidité du timbre, ne permettent pas d’atteindre la consolation attendue dans cet air sublime de simplicité.

Ce concert a été une simple exécution musicale, sans chaleur, ni tension. Cela produit l’impression d’un concert de jolie musique non pas d’une Messe des Morts.

On peut me rétorquer que la Halle-Aux-Grains convient mal à une œuvre sacrée. Certes mais je fais partie de ceux qui ont eu la chance d’entendre cette œuvre deux fois en 2011 et 2016 dirigée par Tugan Sokhiev avec le chœur Orfeo Donostiarra et des chanteurs adéquats et à chaque fois toutes les émotions ont été au rendez-vous. Cela n’a donc rien d’impossible… Cela ne semble pas avoir été l’option choisie ce soir. Je fais partie de ceux qui ont regretté d’avoir assisté à un simple concert. Les temps changent assurément !

Hubert Stoecklin

Critique. Concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, le 15 octobre 2022. Johannes Brahms (1833-1897) : Ein Deutsches Requiem, Op.45. Sunhae Im, soprano ; Johann Kristinsson, baryton ; Chœur de l’Opéra National du Capitole, chef de chœur :  Gabriel Bourgoin ; Orchestre National du Capitole de Toulouse. David Reiland, direction.